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Bathilde Goblain (?- après 1888), Portrait de jeune fille à la couronne de bleuets, huile sur toile,
50 x 61 cm, signé et daté à gauche Bathilde Goblain / 1839
© Little Portrait Gallery |
Bathilde GOBLAIN
( ?- après 1888)
Portrait de jeune fille à la couronne de bleuets
Huile sur toile
50 x 61cm
Signé et daté Bathilde
Goblain/1839 en bas à gauche
Ravissant portrait romantique d’une jeune fille, les cheveux
courts, coiffée d’une couronne de
bleuets, symboles de timidité et d'humilité. Représentée à mi-corps sur un fond
de paysage de bord de mer, elle est vêtue d’une élégante robe de soie blanche à
large encolure bordée de dentelles et ceinturée à la taille par un ruban de
satin blanc. Elle a pour seul bijou un collier en or orné d’un pendentif serti
d’un saphir. La couleur de la pierre rappelant le bleu des yeux et celle de la
couronne de fleurs...
A very charming romantic portrait of a young girl, with
short hair wearing a blue cornflowers, symbol of shyness, in a sea landscape background. She is wearing
a pretty silk white dress with large lacing square neckline and fastened by a white satin belt.
She has a gold necklace with a blue saphir, enhancing the colour of the eyes and the flowers...
Oil on canvas
Signed and dated Bathilde
Goblain/1839 en bas à gauche
LE BLEU
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Michel Pastoureau,
Bleu. Histoire d'une couleur,
Paris, Editions du Seuil, 2000
« C’est la société qui fait la couleur […] pas l’artiste ou le savant ;
encore moins l’appareil biologique de l’être humain ou le spectacle de
la nature » (p. 9). |
Un excellent résumé de
l'ouvrage de M. Pastoureau a été écrit par Anne Geffroy en voici quelques
extraits :
De l’Antiquité au XIIe
siècle, le système de base est tripolaire : le blanc s’oppose au noir et au
rouge, qui est « la » couleur par excellence. Ce très ancien système
chromatique sert, par exemple, au regroupement trifonctionnel des classes dans
la Rome antique, et on le retrouve au Moyen Âge dans la littérature, les
fables, les contes (…) Le lexique des bleus est, en latin, imprécis et
instable. Cela ne veut pas dire que les Romains ne voyaient pas le bleu : la
rétine humaine n’a pas changé de structure ! Mais la couleur bleue est «
silencieuse », c’est-à-dire non intégrée à un système de valeurs (et plutôt
associée aux barbares, Celtes et Germains).
Le bleu change de statut au
XIe siècle. Il se fixe, dans l’iconographie, comme couleur du manteau de la
Vierge. D’abord religieux et marial, il éclate dans les vitraux gothiques. Puis
il entre en politique : les armoiries familiales des Capet (fleurs de lys sur
fond d’azur) deviennent l’emblème du roi de France vers 1130. Le rouge reste
impérial et papal, mais le bleu devient royal : c’est la couleur du légendaire
roi Arthur.
Entre les XVe et XVIIe siècles, le bleu devient une couleur «
morale ». Les lois somptuaires prolifèrent, qui régissent entre autres le
vêtement, « premier support de signes dans une société alors en pleine
transformation ». Il y a des couleurs interdites, et des couleurs prescrites,
notamment pour marquer ou stigmatiser. Mais on ne stigmatise pas en bleu : ni
prescrit ni interdit, le bleu est libre. La Réforme protestante, qui est
iconoclaste mais aussi « chromoclaste », assure la promotion du noir
vestimentaire. Le bleu en profite et devient une couleur « honnête ». (…)
Enfin, du XVIIIe au XXe
siècle, le bleu triomphe. L’invention, vers 1720, de la gravure en couleurs
prépare la réorganisation du système autour de la triade rouge/ bleu/ jaune,
futures couleurs primaires. Les bleus se diversifient. Côté matériel, la guerre
des deux bleus tinctoriaux (pastel européen contre indigo exotique) se lit dans
les règlementations étatiques et les luttes coloniales. Vers 1710, une fraude
commerciale donne naissance à un nouveau pigment, le bleu de Prusse. Goethe (Traité des couleurs,
1810), réaffirme contre Newton la forte dimension anthropologique de la couleur
: « Une couleur que personne ne regarde n’existe pas ». Et c’est lui aussi
qui, avec l’habit bleu de Werther (1774), lance le bleu romantique, celui de la
« petite fleur bleue » de Novalis, couleur de la mélancolie et du rêve qui
aboutira vers 1870 au « blues » anglo-américain.
Le bleu politique s’affirme
d’abord en France : entre 1789 et 1794, il passe des armoiries à la cocarde, de
la cocarde au drapeau et aux uniformes. (...) Le tricolore est d’abord celui du
drapeau américain, qui procède lui-même du tricolore anglais fixé en 1603. Puis
le bleu politique se mondialise en couleur de la paix et de l’entente (ONU,
Europe). Côté vestimentaire, le noir se transforme en bleu marine, autour de
1930, sur presque tous les uniformes (marins, mais aussi policiers, pompiers,
facteurs), et le bleu civil s’impose via le jean (vêtement sage plutôt que
rebelle).
"Au XXe siècle, le bleu
en même temps qu'il devenait la couleur la plus portée dans le vêtement
occidental, s'est trouvé confirmé dans son rôle de couleur préférée"(p.149).
Le bleu serait il
aujourd'hui une couleur neutre ?
et pour en savoir plus sur la tradition du bleu chez les garçons
le bleu "bleuet"
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Papier peint à motifs de bleuets,
Manufacture Jacquemart et Benard,
fin du XVIIIe siècle,
Rixheim, Musée du papier peint
base Joconde |
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Barboteuse bébé en coton chambray,
Bonpoint |
le bleu ciel
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Tomi Ungerer, Le nuage bleu, Paris, l'école des Loisirs, 2000. |
le bleu roi
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Parure de lit "Almeria"
en coton bleu à motifs d'étoiles
zef
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Living etc, march 2011
peinture du fond "Adirondack Blue" Ralph Lauren Home
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Robe "Vapo" bleu nuit
à manches ballon
Bonton |
le bleu marine
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Marinière en coton blanc "lait" et
à rayures bleues "smoking"
Petit Bateau |
le bleu "klein"
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Yves Klein (1928-1962), Globe terrestre bleu,
vers 1961, résine, plâtre et pigments
Collection particulière © ADAGP, 2003 |
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Radio Tykho en gomme bleue,
Lexon
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le bleu turquoise
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Canapé "Coogee", en coton, polyester et bois, Sentou
Sentou.fr |
le bleu canard
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Kittie Crowther, Annie du lac, Paris, éditions Pastel, 2009 |
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Champignon musical bleu canard en coton, lin et polaire, Annabel Kern
Smallable.fr |
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